Docile tenue quotidienne,
Tu ne pourras pas toujours garder
Cette jeune et intrucable surface.
Tu devras apprendre ton texte –
Colère, divertissement, sommeil ;
Ces quelques signes menaçants

Du vent grossier et permanent
Tout chargé de sable, le temps ;
Tu devras t’épaissir, te relâcher
En une vieille peau
Portant un nom souillé.
Parchemine-toi alors ; sois rugueuse ; affaisse-toi ;

Et pardonne-moi de
N’avoir pu trouver, quand tu étais neuve,
De fête ostentatoire
Où t’afficher, comme
Y ont droit les vêtements
Jusqu’à ce que la mode change.

 

Obedient daily dress,
You cannot always keep
That unfakable young surface.
You must learn your lines –
Anger, amusement, sleep;
Those few forbidding signs

Of the continuous coarse
Sand-laden wind, time;
You must thicken, work loose
Into an old bag
Carrying a soiled name.
Parch then; be roughened; sag;

And pardon me, that I
Could find, when you were new,
No brash festivity
To wear you at, such as
Clothes are entitled to
Till the fashion changes.

 

Poème proposé par LOUIS CHEVAILLIER

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