Pourquoi publier un tel ouvrage aujourd’hui ?

Il s’agit à l’origine d’une commande du CNRS. Il existe des grandes grammaires rendant compte de l’état actuel des connaissances de la langue contemporaine pour beaucoup de langues européennes. Je pense notamment à l’espagnol et à l’italien. Il y avait une véritable lacune pour le français. Ce travail était d’autant plus nécessaire que la langue a évolué, et nos connaissances aussi. À présent, l’oral est davantage valorisé, l’écriture sur Internet aussi. Et l’on compte de plus en plus de francophones hors de France. Cette diversité des usages, c’est tout cela que nous avons voulu expliquer et rassembler dans un tout cohérent, destiné à un large public. Nous avons travaillé à partir de textes littéraires, journalistiques, mais aussi d’enregistrements et de corpus de SMS.

Quelles sont les dernières grandes évolutions grammaticales de la langue française ?

D’abord, on retrouve à l’écrit des usages que l’on pensait uniquement oraux. La frontière entre les deux s’atténue. Une question comme « Venez-vous ? » est devenue un peu théâtrale. On écrira davantage « Est-ce que tu viens ? » ou « Tu viens ? ». Ces formes de questions sont anciennes, mais elles sont désormais bien acceptées à l’écrit. Dans les médias, dans la communication politique, on n’hésite plus à utiliser des formes qui étaient auparavant réputées orales et un peu mal vues. On observe globalement une certaine libération du français. Les régionalismes aussi bien lexicaux que grammaticaux sont moins stigmatisés.

C’est très ré

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