Publié en 1990 en Turquie et traduit en 1995 chez Gallimard, Le Livre noir est le second roman d’Orhan Pamuk. Comme la majeure partie de l’œuvre de l’écrivain, il a pour toile de fond Istanbul. 

Galip, un jeune avocat stambouliote se lance à la recherche de sa femme Ruya, disparue mystérieusement. Son beau-frère, le journaliste Djelal, est lui aussi introuvable. Durant une ­semaine, jour et nuit, Galip parcourt Istanbul de long en large, à l’affût du moindre signe de leur passage. Ce faisant, il relit les chroniques de Djelal, se prend au jeu du journaliste-­détective et s’engouffre dans le ventre d’une ville grouillante et énigmatique. 

Alternant le récit de Galip et les chroniques de Djelal, le romanoffre différents niveaux de lectures et un jeu de miroirs déconcertant. On croirait lire un conte oriental palpitant au rythme d’un polar. Et bien qu’imprégné de littérature soufie, l’édifice complet rappelle les grands romans initiatiques de la littérature européenne. 

Car c’est bien là l’enjeu de ce livre : l’incertitude identitaire, en écho à la complexité d’une ville qui a changé trois fois de nom – Byzance, Constantinople, Istanbul. 

À travers le parcours de Galip, mi-filature ­mi-déambulation, Pamuk restitue l’univers des bas-fonds d’une Istanbul labyrinthique. Quête amoureuse et quête de soi, variations sur une ville et son peuple, Le Livre noir est tout cela à la fois. La force de l’imaginaire y règne sans partage, renouvelant les mystères de la Sublime Porte. 

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