Où est donc passé le panier de la ménagère ? Cette mesure de l’évolution du coût de la vie avait l’honneur des médias chaque fois que l’inflation faisait des siennes. On se figure un réceptacle en osier, muni d’une anse ou de poignées, rempli à ras bord. Mais ce n’était probablement qu’une image : seul un gros camion pouvait contenir tous les biens et services retenus par l’Insee pour calculer l’indice des prix à la consommation.

Jusqu’à une époque récente, les annonceurs et publicitaires rivalisaient d’imagination pour séduire la fameuse ménagère de moins de 50 ans. Cible par excellence, elle était l’objet de toutes les attentions. Cette fée du logis s’occupait des courses et des enfants, cuisinait, repassait, balayait et rêvait de lessives qui lavaient plus blanc. Elle équipait sa maison, la rendait confortable et se faisait belle pour accueillir avec le sourire le chef de famille épuisé par sa journée de travail. Tout l’incitait à courir les magasins, mais si elle était trop dépensière, on la qualifiait de panier percé.

Une chose est sûre : le mot « ménagère » est à mettre au panier

Les clichés sexistes ont la vie dure. En décembre 2014, le comité Audimétrie s’est enfin résolu à prononcer la mort sémantique de la ménagère de moins de 50 ans : elle a été remplacée par la « femme responsable principale des achats du foyer ». Toujours la femme…

Il est d’autant moins justifié de parler de « panier de la ménagère » que les hommes ont appris à piloter les caddies. Au nom de la parité, faut-il accoler à ce terme journalistique la panière du ménager ? Ou adopter (en français) le shopping basket des Anglais dont la neutralité convient à tous les sexes ? Une chose est sûre : le mot « ménagère » est à mettre au panier. 

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