« Il ne faut jamais oublier le rôle des soubrettes »
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Ma première rencontre avec Molière, c’est un dimanche à la Comédie-Française. J’avais 11 ans. Mes parents étaient de condition modeste mais ma grand-mère, plus aisée, m’avait offert cette grande sortie bourgeoise où tout était à mes yeux un événement : le chocolat chaud, les dorures de l’entrée, et puis surtout L’Avare, la scène de fin spectaculaire avec l’arrivée du seigneur Anselme qui était joué par Henri Rolland, la voix de ce grand maître de la diction dont j’ai retenu toute ma vie cette réflexion : « Un vers de Molière, c’est une prose qui aurait mis son smoking pour aller voir les gens. » Sa réplique de fin dans L’Avare a résonné en moi comme une trompette royale. Il arrivait sur scène depuis la porte du fond, faisait ce qu’on appelle le grand salut en frappant trois fois sa poitrine de son chapeau à plumes, et lançait : « Qu’est-ce seigneur Harpagon ? Je vous vois tout ému. » Ce fut une révélation. Le soir même, j’ai dit à mon frère Bernard, dont je partageais la chambre, que je serais comédien de théâtre. À partir de là, tous les dimanches matin, une fois obtenu mon argent de poche, je filais faire la queue



« Son rire ne va cesser d’inciser deux défauts, la chimère et la marotte »
Patrick Dandrey
Patrick Dandrey, spécialiste de la littérature du XVIIe siècle, analyse le talent comique du comédien et dramaturge, entre Chaplin et de Funès, ainsi que la profondeur de son inspiration. Molière se servait du rire pour « débusquer les erreurs et les illusions du monde ».
Derrière la légende
Georges Forestier
La figure de Molière fait partie intégrante de notre patrimoine et pourtant on ne sait presque rien de lui. Faute d’archives, nous explique son biographe Georges Forestier, une fiction s’est construite à partir des personnages que l’artiste a imaginés et incarnés : jaloux, hypocondriaque, atrabil…
Derrière la légende
Georges Forestier
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