Défense de la comédie
En mai 1664 est créé à Versailles Le Tartuffe ou l’Hypocrite. La pièce est un succès, mais n’aura droit qu’à une représentation, car elle s’attire les foudres de l’archevêque de Paris, qui obtient de Louis XIV son interdiction, à un moment où le mouvement janséniste fait craindre un schisme au sein du catholicisme. Une version remaniée connaît le même sort en 1667 après sa création au Palais-Royal. Une nouvelle réécriture de la pièce et, surtout, une évolution de la situation politico-religieuse du royaume permettent finalement au Tartuffe ou l’Imposteur de triompher en 1669. Dans la préface qu’il donne à cette œuvre, Molière revient sur ce combat.Temps de lecture : 5 minutes
C’est une grande atteinte aux vices, que de les exposer à la risée de tout le monde. On souffre aisément des répréhensions ; mais on ne souffre point la raillerie. On veut bien être méchant ; mais on ne veut point être ridicule.
On me reproche d’avoir mis des termes de piété dans la bouche de mon imposteur. Hé ! pouvais-je m’en empêcher, pour bien représenter le caractère d’un hypocrite ? Il suffit, ce me semble, que je fasse connaître les motifs criminels qui lui font dire les choses, et que j’en aie retranché les termes consacrés, dont on aurait eu peine à lui entendre faire un mauvais usage. – Mais il débite au quatrième acte une morale pernicieuse. – Mais cette morale est-elle quelque chose dont tout le monde n’eût les oreilles rebattues ? Dit-elle rien de nouveau dans ma comédie ? Et peut-on craindre que des choses si généralement détestées fassent quelque impression dans les esprits ; que je les rende dangereuses en les faisant monter sur le théâtre ; qu’elles reçoivent quelque autorité de la bouche d’un scélérat ? Il n’y a nulle apparence à cela ; et l’on doit



« Son rire ne va cesser d’inciser deux défauts, la chimère et la marotte »
Patrick Dandrey
Patrick Dandrey, spécialiste de la littérature du XVIIe siècle, analyse le talent comique du comédien et dramaturge, entre Chaplin et de Funès, ainsi que la profondeur de son inspiration. Molière se servait du rire pour « débusquer les erreurs et les illusions du monde ».
Derrière la légende
Georges Forestier
La figure de Molière fait partie intégrante de notre patrimoine et pourtant on ne sait presque rien de lui. Faute d’archives, nous explique son biographe Georges Forestier, une fiction s’est construite à partir des personnages que l’artiste a imaginés et incarnés : jaloux, hypocondriaque, atrabil…
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