Peut-on s’approcher du « vrai Molière » ? On y parvient pour Balzac, Flaubert ou Proust dont on a conservé des dizaines de milliers de lettres privées. Mais les correspondances de Molière ont presque entièrement disparu. Comment connaître ses pensées, ses idéaux, ses envies, ses haines, ses amours, ses coups de fatigue et les raisons intimes qui ont pu guider ses choix d’artiste ? Peut-on compenser ce vide en interrogeant ses œuvres ? Quand on ignore tout, on se raccroche à tout, et l’on raconte des histoires imaginaires.

D’où vient qu’on répète de livre en livre que Molière était réservé, colérique, mélancolique et jaloux, et malheureux en amour ? On prête à Molière ce caractère comme on a prêté à Homère la cécité de son personnage, Démocodos. Un parfai

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