Transports et désarrois
Dans Bouvard et Pécuchet, chef-d’œuvre d’humour féroce que sa mort laissa inachevé, l’écrivain raconte l’histoire de deux copistes parisiens qui, retirés à la campagne et portés par une curiosité encyclopédique et une foi imbécile dans la science et les livres, s’adonnent à des expérimentations aussi diverses que malencontreuses.Temps de lecture : 4 minutes
Le premier point était d’avoir de bonnes couches. Pécuchet en fit construire une en briques. Il peignit lui-même les châssis, et redoutant les coups de soleil barbouilla de craie toutes les cloches.
Il eut la précaution pour les boutures d’enlever les têtes avec les feuilles. Ensuite, il s’appliqua aux marcottages. Il essaya plusieurs sortes de greffes, greffes en flûte, en couronne, en écusson, greffe herbacée, greffe anglaise. Avec quel soin il ajustait les deux libers ! Comme il serrait les ligatures ! Quel amas d’onguent pour les recouvrir !
Deux fois par jour, il prenait son arrosoir et le balançait sur les plantes, comme s’il les eût encensées. À mesure qu’elles verdissaient sous l’eau qui tombait en pluie fine, il lui semblait se désaltérer et renaître avec elles. Puis, cédant à une ivresse, il arrachait la pomme de l’arrosoir et versait à plein goulot, copieusement.
Au bout de la charmille, près de la dame en plâtre, s’élevait une manière de cahute faite en rondins. Pécuchet y enfermait ses i
« Le jardin offre un territoire mental d’espérance »
Gilles Clément
« Une autre génération, plus jeune, est en train d’arriver, qui a une conception totalement nouvelle du rapport à la terre. » Le paysagiste et écrivain revient sur le rôle et la place qu’occupent les jardins dans nos sociétés, en les mettant historiquement en perspective. Aux yeux de l’auteur du …
[Paradis]
Robert Solé
POUR VAUGELAS, le célèbre grammairien du XVIIe siècle, le plus beau mot de la langue française était « jardin ». Peut-être parce qu’il restait associé à l’idée de paradis : l’Éden dont Adam et Ève s’étaient fait chasser pour une stupide histoire de pomme, mais auquel pouvaient aspirer …
« La permaculture ne vise pas l’abondance mais la suffisance »
Xavier Mathias
« La permaculture permet de revenir au bon sens qu’on a perdu au fil des années. Comme si on avait eu besoin de cette vision urbaine et intellectuelle des concepteurs de la permaculture pour nous dire : “Vous réalisez ce que vous êtes en train de faire ? Vous supprimez les arbres des champs, les …