Nous voici donc « déconfinés ». Mot bizarre, dont je ne savais pas il y a deux mois qu’il existait. Déconfinés : mi-déconfits, mi-affinés. À mi-chemin du pruneau sec et du roquefort AOP. Qu’est-ce qui nous est arrivé ? Qu’est-ce que c’était, ce temps qui se termine ? On est mûrs, il paraît. Prêts à être relâchés.

D’habitude, j’aime bien l’image de l’essoreuse. Du passage à l’essoreuse. Là, ce n’était pas ça. Plutôt quelque chose d’émollient. De lénifiant. Loukoumisation. Dessiccation. Séjour dans cette petite machine qu’un copain bricole jour après jour dans son garage, conçue pour faire sécher les fruits par ventilation naturelle. On y dépose la banane, le cèpe, l’abricot, la pomme à conserver. Et on attend. Le lendemain, la frêle denrée a réduit. On peut la stocker, l’emporter en balade, mordre dedans quand on voudra.

Les deux mois qui s’achèvent n’étaient pas grand-chose, sans doute, comparés à tant de situations de guerre, de famine, de persécution

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