Le dedans et le dehors
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Nous voici donc « déconfinés ». Mot bizarre, dont je ne savais pas il y a deux mois qu’il existait. Déconfinés : mi-déconfits, mi-affinés. À mi-chemin du pruneau sec et du roquefort AOP. Qu’est-ce qui nous est arrivé ? Qu’est-ce que c’était, ce temps qui se termine ? On est mûrs, il paraît. Prêts à être relâchés.
D’habitude, j’aime bien l’image de l’essoreuse. Du passage à l’essoreuse. Là, ce n’était pas ça. Plutôt quelque chose d’émollient. De lénifiant. Loukoumisation. Dessiccation. Séjour dans cette petite machine qu’un copain bricole jour après jour dans son garage, conçue pour faire sécher les fruits par ventilation naturelle. On y dépose la banane, le cèpe, l’abricot, la pomme à conserver. Et on attend. Le lendemain, la frêle denrée a réduit. On peut la stocker, l’emporter en balade, mordre dedans quand on voudra.
Les deux mois qui s’achèvent n’étaient pas grand-chose, sans doute, comparés à tant de situations de guerre, de famine, de persécution
« Le virus est un Robin des Bois qui attaque les villes »
Laurent Davezies
La première phase du déconfinement met en œuvre une approche départementale différenciée. Comment analysez-vous ce retour du département, échelon administratif souvent critiqué ?
[Confinité]
Robert Solé
Un prisonnier ayant purgé sa peine est libéré, et on n’en parle plus. Mais, nous, pauvres confinés, nous n’avons droit qu’à un déconfinement par étapes. Et si, par malheur, ce virus assoupi avait la mauvaise…
Le confinement était oppressant, le déconfinement est angoissant
Manon Paulic
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Johanna Segarra peut compter ses sorties sur les doigts d’une main. « Une fois tous les quinze jours, pour remplir le frigo », précise cette mère célibataire de 28 ans, confinée avec ses deux enfants à Perpignan…