Joie de la volonté
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« Ce qui est bon est léger. Tout ce qui est divin court sur des pieds délicats » : tel est le premier principe de l’esthétique et de la morale de Nietzsche, exposé dans Le Cas Wagner. On rétorquera que le père de Zarathoustra est ici comme tout le monde : qui ne préfère la grâce à la pesanteur ? Danser sur des pieds légers, comme Carmen, courir, voler, plutôt que de porter, comme l’âne ou le chameau, son fardeau ? On accordera à André Comte-Sponville que Nietzsche et les nietzschéens paraissent toutefois, sur ce point, « bien légers » : « Allez courir légèrement dans les ruines d’Oradour, allez danser divinement à Auschwitz ou à Mauthausen ! » Parodiant la fourmi, le philosophe contemporain Jérôme Porée rappelle ce qu’une telle philosophie peut avoir de déplacé et de dérangeant : « Vous souffriez
« Il ne peut pas y avoir de légèreté sans travail »
Gilles Lipovetsky
Pour l'essayiste Gilles Lipovetsky, si notre époque se place sous le signe du léger, cela ne se traduit pas pour autant par un sentiment d’allégement de l’existence.
[Ambivalence]
Robert Solé
La légèreté a deux poids et deux mesures : elle peut renvoyer à la superficialité aussi bien qu’à la fluidité. Est-il logique qu’un même mot désigne d’absolus contraires ?
Joie de la volonté
Olivier Ponton
Pour Nietzsche, la légèreté est une aptitude, une force : la force de se charger du poids (c’est-à-dire de la valeur et du sens) de la vie, explique le philosophe Olivier Ponton.