Chorégraphier, c’est organiser le mouvement dans le temps et dans l’espace.

Pour développer ce propos, je dois quitter le pur terrain de l’abstraction et de la géométrie – fût-elle dynamique – et me frotter à la question du corps humain. Je veux dire : le corps qui est celui de chaque humain, le corps ordinaire, le corps en tant que maison en laquelle nous nous levons chaque matin – pas le corps performant du danseur accompli ; le corps de l’enfant, du passant, de la caissière de la supérette. Comment se débrouillent-ils pour organiser leur passage dans le temps et dans l’espace ? C’est là une question radicale, le genre de question qui va littéralement « à l’os » et qui se révèle toujours féconde. Elle s’est imposée à moi en ces termes en 2008, lorsque je travaillais sur le spectacle Zeitung, que je concevais avec le pianiste Alain Franco, autour de musiques de Johann Sebastian Bach et de la seconde école de Vienne. […]

J’ai alors interrogé le corps ordinaire. Comment est généré le mouvement, y a-t-il un centre corporel ou plusieurs, peut-on parler d’un haut et d’un bas,

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