Ce qu’écrivait Christian Bobin
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« La légèreté, elle est partout, dans l’insolente fraîcheur des pluies d’été, sur les ailes d’un livre abandonné au bas d’un lit, dans la rumeur des cloches de monastère à l’heure des offices, une rumeur enfantine et vibrante, dans un prénom mille et mille fois murmuré comme on mâche un brin d’herbe, dans la fée d’une lumière au détour d’un virage sur les routes serpentines du Jura, dans la pauvreté tâtonnante des sonates de Schubert, dans la cérémonie de fermer lentement les volets sur le soir, dans la fine touche de bleu, bleu pâle, bleu-violet, sur les paupières d’un nouveau-né, dans la douceur d’ouvrir une lettre attendue, en différant une seconde l’instant de la lire, dans le bruit des châtaignes explosant sur le sol et dans la maladresse d’un chien glissant sur un étang gelé, j’arrête là, la légèreté, vous voyez bien, elle est partout donnée. »
La Folle Allure © Éditions Gallimard, 1995
« Il ne peut pas y avoir de légèreté sans travail »
Gilles Lipovetsky
Pour l'essayiste Gilles Lipovetsky, si notre époque se place sous le signe du léger, cela ne se traduit pas pour autant par un sentiment d’allégement de l’existence.
[Ambivalence]
Robert Solé
La légèreté a deux poids et deux mesures : elle peut renvoyer à la superficialité aussi bien qu’à la fluidité. Est-il logique qu’un même mot désigne d’absolus contraires ?
Joie de la volonté
Olivier Ponton
Pour Nietzsche, la légèreté est une aptitude, une force : la force de se charger du poids (c’est-à-dire de la valeur et du sens) de la vie, explique le philosophe Olivier Ponton.