Le dernier slogan des paysans en colère – « Macron, réponds-nous ! » – a été jugé irrespectueux par le ministre de l’Agriculture. « On ne s’adresse pas ainsi au président de la République », a affirmé Didier Guillaume.

Que dire alors des militants écologistes qui criaient récemment « Décrochons Macron ! », en s’emparant de portraits officiels du chef de l’État pour les brandir à l’envers ? La fonction présidentielle n’impressionne plus. En avril 2018, deux journalistes, désireux de démontrer leur audace ou leur indépendance, avaient interviewé Emmanuel Macron à la télévision comme on interrogerait un délinquant. Auraient-ils osé traiter de la sorte le général de Gaulle ou François Mitterrand ?

Il est vrai que certains locataires de l’Élysée ont activement participé à la dévaluation de leur fonction. Le « Casse-toi, pauv’con ! » de Nicolas Sarkozy, adressé à un citoyen insultant, est apparu comme la réponse du berger à la bergère, qui auraient gardé des moutons ensemble…

Mais le respect ne se réduit pas à la déférence ou à la simple politesse. Toute personne mérite d’être traitée avec égards, quels que soient sa position sociale, son âge, ses qualités ou ses défauts. Le respect mutuel, indispensable à la vie en société, s’étiole. Aujourd’hui, des élèves se permettent d’insulter leurs enseignants quand ils ne les menacent pas physiquement.

À côté de ce mépris de l’autorité, le « Macron, réponds-nous ! » paraît bien innocent. Après tout, ce que réclament les paysans, c’est une autre forme de respect, tout aussi importante que la considération due au chef de l’État : le respect d’une promesse. 

 

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