« Vivre en banlieue est une richesse, pas seulement humaine »
Il y a deux ans Manuel Valls parlait d’une situation d’« apartheid ». Où en sont les banlieues aujourd’hui ? Notre reporter est allée à la rencontre de jeunes, d’éducateurs, de professeurs et de policiers qui évoquent leur quotidien, la solidarité et les tensions. Témoignages recueillis par Manon Paulic.Temps de lecture : 2 minutes
Francky Denis, 32 ans, boxeur et éducateur sportif à Aubervilliers.
Je sens de moins en moins la frontière entre Paris et Aubervilliers. Notre association, le Boxing Beats, est collée à la ceinture parisienne, à un kilomètre du périphérique. Avec les travaux du Grand Paris, le public commence à changer. Une vraie mixité existe dans nos cours de boxe. Les adhérents viennent aussi bien des coins sensibles que des beaux quartiers. Plus de 40 % d’entre eux sont Parisiens. Il y a ceux qui traversent le périph’ pour venir boxer, et ceux qui quittent Paris parce que les loyers sont trop chers. Les habitants de banlieue voudraient avoir la vie des Parisiens, mais les Parisiens viennent jusqu’à nous parce qu’on a tout. Vivre en banlieue est une richesse, pas seulement humaine : on a des infrastructures. On a beaucoup de trentenaires, des chômeurs, des éboueurs, des cadres, des ingénieurs, pas mal d’étudiants avec des parcours impressionnants, des banquiers qui ont besoin de se défouler, des commerciaux… Ça va de la jeune femme voilée de 19 ans, originaire des quartiers difficiles d’Aubervilliers, au Breton de 68 ans qui vient de s’installer à Paris. Il y a une vraie mixité sociale et on prend beaucoup de plaisir à partager avec des gens qui sont animés par la même envie. J’aimerais que ça reste comme ça. On parle souvent de la banlieue pour sa violence. Elle existe, mais il n’y a pas que ça. Elle est peu de chose en comparaison de ce que j’ai pu apprendre et partager ici. Quand j’ai dû quitter momentanément mon quartier, après le divorce de mes parents, la banlieue m’a manqué.
« Le ministère de l’Intérieur ne veut pas savoir »
Sebastian Roché
Le débat autour des banlieues remonte-t-il aux années 1960 ?
Dans les années 1960, on ne parlait pas encore de banlieues. On utilisait l’expression de « grands ensembles ». C’était une pér…
« Nos portes sont ouvertes »
Habitante de Stains, en Seine-Saint-Denis, Maïmouna Haidara a été lauréate 2014 du concours d’expression publique Eloquentia organisé par l’université Paris VIII.
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[Articles]
Robert Solé
Un peu de silence, s’il vous plaît ! Lisez attentivement cette phrase que j’inscris au tableau et dites-moi pourquoi elle est incorrecte : « Dans les banlieues, les policiers et les jeunes sont à couteaux tirés. »
Ordre, discipline et équité
Mathieu Zagrodzki
La violente interpellation de Théo à Aulnay-sous-Bois est venue s’ajouter à la longue liste des polémiques qui ont récemment entaché la réputation des forces de l’ordre françaises : les décès de Rémi Fra…