VOICI un sigle moins froid que tous ceux qui ont enrichi notre vocabulaire ces dernières années. Contrairement à l’ADN, la FIV ou la PMA, l’ARN dont on parle le plus aujourd’hui est accompagné d’un adjectif : il est messager.

Une épithète s’imposait probablement compte tenu de sa complexité. Cet acide ribonucléique passe commande des protéines que notre corps peut fabriquer lui-même pour réparer un organe ou améliorer la circulation sanguine. Mieux : l’ARN messager est capable d’ordonner à nos cellules de produire une protéine inédite, afin que notre système immunitaire la détruise après avoir appris à l’identifier comme intruse. Fabulous, n’est-il pas vrai ?

Cette molécule stupéfiante méritait donc un qualificatif à sa mesure. « Duplicata » lui aurait convenu puisque, comme on l’explique aux profanes que nous sommes, elle « génère en quelque sorte une photocopie du plan de fabrication d’une protéine » à l’intérieur du noyau cellulaire. Mais le mot évoque davantage la paperasse que le labo. « Entremetteur » serait plus exact, dans la mesure où, selon une autre définition savante, cette molécule « sert d’intermédiaire entre l’ADN et les protéines qu’elle code ». Mais le terme a été trop impliqué dans des intrigues galantes pour être associé à une si noble cause.

Tout compte fait, les scientifiques ont été bien inspirés. On s’aperçoit que la magie du précieux acide ribonucléique ne se limite pas au Covid : cette technique permet d’espérer que nos cellules apprendront à fabriquer elles-mêmes des boucliers efficaces contre d’autres maladies graves. ARN, messager d’espoir. 

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