La police nationale a mis en place, depuis une quinzaine d’années, un cadre spécialisé d’accueil et de prise en charge des victimes de violences sexuelles : les brigades de protection de la famille – brigades locales dans des commissariats ou brigades départementales dans des unités judiciaires à plus grande échelle. Elles intègrent des policiers sensibilisés aux publics touchés – femmes violentées ou enfants malmenés, mais aussi des hommes – avec la capacité de recueillir la parole, et de mener des investigations, souvent délicates, parfois intrusives, dans des moments particulièrement difficiles. Normalement, chaque commissariat central dispose dans son organigramme de ces brigades, mais il peut arriver que, dans des grandes villes, les implantations soient différenciées selon les quartiers, auquel cas les victimes sont réorientées vers le commissariat idoine. Voilà le cadre idéal.

Dans la réalité, la police nationale est confrontée à des difficultés de plusieurs ordres. Avant qu’une victime, quelle qu’elle soit, n’arrive devant ces brigades spécialisées, elle passe en général par l’accueil d’un commissariat, ou un standard télé

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