Les chiffres et « l’effet Weinstein »
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Ce sont 40 400 personnes qui ont porté plainte pour des violences sexuelles en 2017, selon les statistiques policières. Dans un cas sur quatre, il s’agit de violences exercées dans un cadre familial. Le viol, défini comme un crime par le Code pénal, a fait l’objet de 16 400 plaintes. Les agressions sexuelles (attouchements, exhibitionnisme, harcèlement), considérées comme des délits, ont représenté 24 000 plaintes. C’est entre 12 et 18 ans que les filles sont les plus exposées aux agressions sexuelles, entre 4 et 12 ans pour les garçons. La police a mis en cause 22 300 personnes, quasiment tous des hommes, pour ces crimes ou délits durant cette même année 2017.
Depuis une décennie, il semblerait, d’après les différentes études réalisées sur le terrain et les statistiques, qu’il n’y a pas d’augmentation du nombre de violences sexuelles en France métropolitaine. Selon une enquête de l’INSEE, environ 220 000 personnes âgées de 18 à 75 ans (soit 0,5 % de cette population) ont été victimes de violences sexuelles, chaque année, durant la période 2008-2016. Le viol ou la tentative de viol représentent plus de la moitié des déclarations qui font apparaître que trois victimes sur dix vivent sous le même toit que l’agresseur. Il est à noter que les violences sexuelles concernent les femmes à plus de 80 %.
Dans une autre enquête, de l’INED, qui recoupe largement la première, il apparaît que 40 % des femmes ayant été victimes d’un viol ou d’une tentative de viol avaient moins de 15 ans au moment des faits. Pour leur part, les hommes étaient en très large majorité mineurs lorsque l’agression a eu lieu.
Enfin, les services de police et de gendarmerie ont constaté ce qu’on pourrait appeler un « effet Weinstein » : le nombre de plaintes pour agression sexuelle a augmenté de 31,5 % au dernier trimestre 2017. Une évolution était déjà sensible depuis la mise en application des mesures du plan interministériel 2014-2016 de prévention et de lutte contre les violences faites aux femmes.
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