On sait depuis De l’esprit des lois de Montesquieu (1748) que la qualité d’une démocratie tient à l’équilibre de ses pouvoirs constitués, donc à la vigueur et à l’autonomie de la justice. Cependant, force est de constater que le pouvoir politique entretient dans de nombreux pays, dont la France, une relation ambivalente, parfois délétère, avec cette dernière. Certes, l’indépendance de l’autorité judiciaire est affirmée par la Constitution de la Ve République, qui charge le président de la République d’en être le garant par les dispositions de l’ordonnance du 22 décembre 1958 relative au statut de la magistrature. Mais, dans les faits, le personnel politique n’a eu de cesse depuis un demi-siècle d’affaiblir les juges, et ce de plusieurs manières.

D’abord, en refusant de respecter leur indépendance. La tutelle du pouvoir politique sur l’institution judiciaire, qui était la norme jusque dans les années 1980, est certes un peu moins ferme aujourd’hui. Le garde des Sceaux ne va plus envoyer un hélicoptère chercher un procureur en vacances dans l’Himalaya pour empêcher l’ouverture d’une information judiciaire, comme le fit Jacques Toubon en 1996 pour éviter la mise en cause de Xavière Tiberi, l’é

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