La semaine dernière, les talibans ont frappé à notre porte. Kaboul était tombée entre leurs mains depuis quelques jours, et nous attendions, sans savoir ce qui arriverait, pensant au moins notre domicile sûr. Et un soir, ils ont frappé. Deux hommes, les armes à la main, le visage à demi masqué et portant le perahan tunban, le vêtement traditionnel pachtoun. Quel âge pouvaient-ils avoir ? Vingt-cinq ans, trente tout au plus. Aucun homme n’était présent chez nous hormis mon père. Les talibans sont entrés et ont annoncé, sans hausser la voix, qu’ils voulaient fouiller la maison. Mes sœurs et moi, nous nous sommes réfugiées dans un coin en remettant nos voiles à la hâte, terrorisées.

Les talibans n’ont rien trouvé dans notre maison ce soir-là. Mais, en partant, ils ont juré qu’ils reviendraient bientôt. Cette menace a terrifié mon père, qui travaillait jusque-là pour l’ancien gouvernement. Elle m’a épouvanté, moi aussi, qui milite depuis de longues années pour le droit des femmes, pour l’éducation des jeunes filles à travers différentes organisations. Nous avons quitté notre maison dans la panique et fui aussi loin que possible, dans un quartier distant de Kaboul, où per

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