Chefs talibans

Mollah Abdul Ghani Baradar

Né en 1968, Baradar est, avec Mohammad Omar, le cofondateur du mouvement taliban. D’abord moudjahid durant la guerre contre l’URSS dans les années 1980, il devient chef militaire des talibans en 2010, avant d’être emprisonné pendant huit ans au Pakistan. Il prend ensuite la tête de leur bureau politique situé au Qatar, d’où il négocie le retrait des forces américaines.

Sirajuddin Haqqani

Numéro 2 des talibans, Haqqani dirige en même temps la puissante faction armée portant son nom, le réseau Haqqani. Fondé par son père, Jalaluddin, un commandant du djihad antisoviétique, ce réseau est principalement basé dans les zones tribales du Waziristan. Allié de longue date aux talibans, il recourt souvent aux kamikazes et est responsable de nombreuses attaques terroristes en Afghanistan.

Mohammad Yaqoub

Fils du mollah Omar, ce trentenaire est

le plus jeune dirigeant taliban. Il est à la tête de leur puissante commission militaire, qui oriente leur stratégie de guerre. Fort de l’aura de son père, il a un temps été pressenti pour prendre la tête du mouvement à la mort du mollah Mansour en 2016. Il remplace d’ailleurs temporairement Akhundzada en 2020 lorsque celui-ci souffre du Covid.

Mollah Haibatullah Akhundzada

Aujourd’hui âgé de 60 ans, Akhundzada est depuis 2016 « chef suprême » du mouvement taliban. Fils d’un théologien, il s’est d’abord occupé des questions juridiques et religieuses pour l’Émirat islamique d’Afghanistan. Il rédige alors de nombreuses fatwas et impose une charia stricte. Depuis la mort de Mansour, son prédécesseur, il travaille à l’unification des mouvements talibans. Akhundzada, qui a survécu à plusieurs tentatives d’assassinat, apparaît peu en public.

Anas Haqqani

Fils de Jalaluddin et frère cadet de Sirajuddin, Anas seconde ce dernier à la tête du réseau Haqqani. Arrêté par les forces américaines en 2014 et relâché quatre ans plus tard, il joue désormais un rôle de dirigeant et de négociateur au sein du bureau qatari.

 

Autres personnalités afghanes

Hamid Karzaï

D’origine pachtoune, Karzaï étudie les sciences politiques en Inde puis en France avant d’être nommé vice-ministre des Affaires étrangères lorsque les moudjahidine prennent Kaboul en 1992. Il collabore dans un premier temps avec les talibans avant de s’en distancier. Il devient président intérimaire en 2001, puis est élu à cette fonction en 2004 et à nouveau en 2009. Lorsqu’il quitte le pouvoir en 2014, il conserve un rôle de conseiller et prône le retrait des Américains et la négociation avec les talibans.

Gulbuddin Hekmatyar

Fondateur du parti islamiste Hezb-e-Islami en 1977, Hekmatyar combat d’abord contre les Russes dans les années 1980, avant de devenir Premier ministre dans les années 1990. Lors de la bataille contre Massoud pour le contrôle de Kaboul, il bombarde la ville, faisant des dizaines de milliers de victimes, ce qui lui vaut le surnom de « boucher de Kaboul ». Entre les années 2000 et 2010, il s’exile en Iran puis au Pakistan. Il fait désormais partie du conseil de coordination avec Abdullah et Karzaï.

Abdullah Abdullah

Ophtalmologue de formation, ancien bras droit du commandant Massoud,

il est ministre des Affaires étrangères sous Karzaï puis chef de l’exécutif de 2014 à 2020 sous le président Ghani. En 2020, il revendique la victoire à l’élection présidentielle, forme un gouvernement parallèle et entame des négociations avec

 les talibans. En août 2021, il fonde avec Karzaï et Hekmatyar un conseil de coordination pour assurer une transition pacifique du pouvoir.

Ahmad Massoud

Fils unique du commandant Massoud, le leader historique de la résistance, Ahmad Massoud reprend désormais le combat de son père. L’ancien étudiant en relations internationales à Londres organise dès 2019 une coalition de résistants dans le Panchir en prévision du départ des troupes américaines. À la suite de la prise de Kaboul par les talibans en août, il en appelle à l’aide internationale.

Amrullah Saleh

Né en 1972, Saleh combat dans les années 1990 aux côtés de Massoud. Après les attentats du 11-Septembre, il devient un informateur de la CIA et dirige, entre 2004 et 2010, les services afghans de renseignement. Il fonde l’Afghan Green Trend, un mouvement anticorruption et antitalibans, avant d’être nommé vice-président de Ghani en 2019. Lorsque ce dernier prend la fuite, il se déclare président par intérim et rejoint Massoud dans le Panchir pour organiser la résistance.

 

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