PLUS écolo que lui, tu meurs ! Olivier est un consommateur responsable (CR) à 100 %. Le réchauffement climatique lui glace littéralement les sangs. Il ne mange plus de viande, recycle, composte, pédale, se contente de douches tièdes et n’allume chez lui que si c’est vraiment nécessaire. Autant dire que son bilan carbone est excellent.

 

Reste un problème : les vacances d’été. Pas question d’aller se vautrer sur une plage de la Côte d’Azur ou des Caraïbes. Ce qui l’intéresse, lui, ce sont les grands espaces préservés et la relation avec « des populations authentiques » : tribus amérindiennes, Bédouins du Sahel… Sur place, il loge chez l’habitant, n’achète que des produits locaux et pratique, bien sûr, le zéro déchet. Un consommateur responsable (CR) ne devrait-il pas être un touriste durable (TD) ?

 

Reste un gros problème : le transport. À lui seul, un aller-retour en avion ruine son bilan carbone. Olivier a fait mille calculs, en fonction du modèle de l’appareil, de la distance parcourue, du nombre de passagers… Même la plantation d’une forêt ne suffirait pas à compenser ces émissions incompressibles.

 

Olivier se rebelle parfois contre sa propre intransigeance. Après tout, les vacances ne sont-elles pas un moment nécessaire de transgression, où il faut se lâcher, se déstresser, pour mieux agir ensuite ? Il s’interroge sur le sens d’une vieille formule d’Edgar Morin, qui pourrait peut-être l’arranger : « La valeur des grandes vacances, c’est la vacance des grandes valeurs. »

 

L’an dernier, il a pris l’avion pour l’Amazonie en rasant les murs, après avoir dû reconnaître, selon une classification canadienne, qu’il était un touriste durable lointain (TDL). Autrement dit, un demi-durable. CR - (TD/2), ça fait combien ? 

 

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