Déclaré gâteux
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Bougran rentra dans sa pièce et s’affaissa, anéanti, sur une chaise. Puis il eut l’impression d’un homme qu’on étrangle ; il mit son chapeau et sortit pour respirer un peu d’air. Il marchait dans les rues, et, sans même savoir où il était, il finit par échouer sur un banc, dans un square.
Ainsi, c’était vrai ; il était mis à la retraite à cinquante ans ! lui qui s’était dévoué jusqu’à sacrifier ses dimanches, ses jours de fête pour que le travail dont il était chargé ne se ralentît point. Et voilà la reconnaissance qu’on avait de son zèle ! Il eut un moment de colère, rêva d’intenter un recours devant le Conseil d’État, puis, dégrisé, se dit : je perdrai ma cause et cela me coûtera cher.
Oui, le législateur de 1853 a partout ouvert dans un texte indulgent des chausse-trapes ; il a tout prévu, conclut-il ; le cas de la suppression d’emploi qui est un des plus usités pour se débarrasser des gens ; on supprime l’emploi du titulaire, puis on rétablit l’emploi quelques jours après, sous un autre nom, et le tour est joué. Il y a encore les infirmités physiques contractées dans l’exercice des fonctions et vérifiées par la complaisance pressée des médecins ; il y a, enf
« Se concentrer sur l’âge, et non sur l’emploi, est un désastre »
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