Trois ans. C’est le temps qu’il reste au Costa Rica pour atteindre son objectif : devenir le premier pays au monde à éradiquer entièrement de son territoire le plastique à usage unique. Le petit pays d’Amérique centrale, peuplé de 5 millions d’habitants, s’est déjà illustré pour son engagement dans la transition énergétique. En 2015, il était parvenu à fonctionner avec 98,9 % d’énergies renouvelables. Il a également doublé sa surface forestière entre 1984 et 2017, la faisant passer de 26 % à 52 % de la surface totale du pays. Son nouveau défi, lancé en 2017 par le gouvernement, lui-même soutenu par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), consiste à remplacer le matériau si controversé par des matières capables de se biodégrader en moins de six mois. Pour ce faire, le gouvernement en a appelé à la bonne volonté des secteurs public et privé, comme à celle des citoyens. L’initiative, inscrite dans la loi, s’accompagne d’une plateforme en ligne – www.zonalibredeplastico.org – sur laquelle des objectifs précis sont énoncés, comme réduire de 30 % la présence de plastique le long des plages et dans les fleuves, ou encore augmenter de 30 % l’activité économique associée à la production et au commerce de produits fabriqués à partir de matières renouvelables et issues du recyclage. Chaque municipalité peut également y partager ses engagements, ses projets et ses progrès. Prenant exemple sur le Canada et l’Inde, le Costa Rica s’apprête à construire sa première route d’« asphalte vert », un mélange de bitume traditionnel et de bouteilles en plastique. Potentiellement plus solide, plus résistante aux intempéries, et plus durable, elle pourrait devenir un modèle pour tout le pays. La route test s’étirera sur 500 mètres aux abords de la municipalité de Desamparados, au sud de San José. Reste que le Costa Rica consomme encore aujourd’hui 600 millions de bouteilles en plastique par an. 

 

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