La simple vue de leur gilet violet fait frissonner les restaurateurs et détaler les vendeurs de rue. À Bombay, 225 agents de la municipalité parcourent désormais les rues encombrées de la ville, à l’affût du moindre morceau de plastique jetable. Depuis le mois de juin, sacs de courses à usage unique, emballages de nourriture, pailles, vaisselle, bouteilles inférieures à un demi-litre et décorations en plastique sont officiellement interdits dans l’État du Maharashtra. Fabricants, distributeurs et consommateurs encourent une amende pouvant aller de 5 000 roupies (60 euros, soit la moitié d’un salaire moyen) à 25 000 roupies (300 euros) en cas de récidive, ainsi qu’une peine de trois mois d’emprisonnement. Dans la capitale économique indienne peuplée de 21 millions d’habitants, l’interdiction subite du plastique a provoqué un tollé cet été. Les commerçants, qui n’ont disposé que de trois mois pour faire disparaître le plastique de leurs étals, estiment avoir manqué de temps pour prendre leurs dispositions. Ils déplorent également que cette nouvelle règlementation ait entraîné la fermeture d’un certain nombre d’usines et, par conséquent, la disparition de nombreux emplois. Chaque année, l’Inde, avec ses 1,3 milliard d’habitants, produit 6 millions de tonnes de plastique non recyclables. À Dehli, l’interdiction du plastique à usage unique est en vigueur depuis près de dix ans. Si des associations, comme l’ONG Conserve, collectent désormais les sacs pour les transformer en accessoires de mode – colliers, sacs à main, ceintures, portefeuilles… – à destination des boutiques chics européennes, le recyclage reste cependant assez peu pratiqué. Le Premier ministre Narendra Modi avait promis de nettoyer le pays avant la fin de son mandat en 2019. Les bidonvilles, eux, croulent toujours sous les déchets. 

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