L’attribution du prix Nobel de la paix à la Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires (ICAN) adresse au monde un signal puissant. Elle salue les efforts de ce consortium d’ONG pour faire adopter un traité d’interdiction de la bombe atomique. Elle met aussi en lumière le péril que court actuellement la planète. On connaît, en gros, le fonctionnement de l’arme nucléaire : la fission d’éléments infiniment petits dégage, in fine, une énergie prodigieusement grande. Or les règles de la diplomatie ne sont pas si éloignées de celles de la physique. Là aussi, le plus petit élément peut déclencher des réactions disproportionnées. Prenez Donald Trump : en affublant Kim Jong-un du sobriquet de « Rocket Man » à la tribune de l’ONU, devant la plupart des chefs d’État du monde, le président américain n’a pas seulement sombré dans un propos digne d’une cour d’école. Il s’est aussi lancé dans une querelle personnelle avec le leader nord-coréen, qui l’a traité à son tour dans une allocution télévisée d’« Américain gâteux mentalement dérangé ». Une surenchère d’insultes qui pourrait être risible si elle n’était pas potentiellement explosive. Car, du côté de Pyongyang, on ne rigole guère avec la dignité du « chef suprême », dont la jeunesse et l’orgueil pourraient aveugler le jugement. Quant à Donald Trump, ce sale gosse incontrôlable, qui sait ce dont il est capable ? Pour l’heure, le conflit se résume encore à une simple guerre d’ego. Mais il ne s’agirait pas que l’escalade verbale vire à la réaction en chaîne sur la péninsule coréenne. 

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