Pour agir, je n’ai pas attendu que cet excité de Donald Trump hausse le ton avec le fou de Pyongyang. Avant même la catastrophe nucléaire de Fukushima, j’avais pris contact avec un fabricant d’abris atomiques. Il me proposait un bunker enterré de 27,40 mètres carrés, pouvant accueillir les quatre membres de ma famille, pour 48 000 euros HT. Ce prix comprenait un groupe électrogène, une soupape de décompression, une cuve d’eau de 1 000 litres, des toilettes sèches et un compteur Geiger. Les douches de décontamination étaient en option. 

Mais que se passerait-il en cas d’attaque nucléaire, de menace chimique ou d’éruption solaire de grande ampleur ? Mes voisins me demanderaient certainement l’hospitalité et n’hésiteraient pas à forcer la porte de mon abri. 

J’ai donc préféré acheter un trois-pièces dans un refuge souterrain collectif, construit en un lieu tenu secret. Cette arche de Noé peut accueillir un millier de personnes pendant un an. Elle compte une boulangerie, une piscine, des saunas, une salle de cinéma, un aquarium, et même une banque d’ADN pour repeupler la planète si une terrible catastrophe survenait. 

Cependant, avec angoisse, je constate que le nucléaire n’est pas ma seule source d’inquiétude. Ni d’ailleurs la principale. J’ai surtout peur du cancer, du sida et de l’Alzheimer. J’ai peur du chômage et d’une nouvelle crise boursière. J’ai peur de l’islamisme, des attentats et d’un nouvel afflux de migrants. J’ai peur des accidents. J’ai peur de la pollution, du réchauffement climatique… J’ai peur d’avoir peur et, pour cela, j’ai bien peur que même Le Bon Coin ne soit pas en mesure de me vendre un abri. 

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