Les trois mots qui forment la devise de la République ne correspondraient-ils pas aux trois couleurs du drapeau ? On peut imaginer la liberté en bleu, l’égalité en blanc et la fraternité en rouge. Après tout, la couleur est une chose parfaitement subjective, perçue différemment selon les époques et les yeux de chacun.

Le bleu évoque le ciel, l’infini, la mer, les vacances, l’évasion… Bref, la liberté. Avec lui, on a le feu vert (ou carte blanche) pour rêver.

La Vierge Marie, en robe ou manteau sombre, a longtemps porté le deuil de son fils mort sur la croix. À partir du XIIe siècle, on l’habille en bleu, une couleur de plus en plus prisée, que les rois eux-mêmes adopteront. Le conservatisme y trouve un emblème. En 1919, le Bloc national réunit 44 % des députés, dont de nombreux « poilus ». En référence à l’uniforme de ces anciens combattants, on parle d’une « Chambre bleu horizon ». Jusqu’à aujourd’hui, c’est la couleur de la droite, qui se bat pour la liberté d’entreprendre. Mais aucun parti n’en a le monopole. Le bleu est depuis des décennies la couleur préférée des Français, loin devant le vert et le rouge. Il donne son nom aux équipes sportives nationales : tous les supporters, quelle que soit leur coloration politique, crient sans hésiter : « Allez les Bleus ! »

Liberté, liberté chérie… On la sent mieux avec des tons clairs : turquoise, lavande ou azur. Les tons foncés expriment plutôt la sécurité, la fidélité et la paix. C’est sans doute la raison pour laquelle le bleu a été adopté pour les emblèmes de l’ONU et de l’Union européenne. Mais cette couleur apaisante et consensuelle peut virer à la mélancolie, surtout la nuit : privé de liberté, on glisse facilement dans le blues. 

 

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