J’ai toujours été attiré par l’idée de découvrir l’inconnu, d’approcher ce qui pouvait apparaître comme radicalement nouveau et différent. Pour un Suisse comme moi, l’océan s’est alors vite imposé comme le plus étrange des univers, un monde a priori lisse mais où tout restait à explorer, aussi mystérieux qu’une autre planète sur laquelle on poserait le pied.

Quand le commandant Cousteau a baptisé son célèbre documentaire Le Monde du silence, il a induit le public en erreur. Car l’océan est, au contraire, un monde d’une incroyable richesse vivante, un monde bruyant comme pas possible, si du moins on avait la finesse d’oreille pour pouvoir l’écouter. Et c’est bien ce qui contrarie notre rapport à la réalité de la vie sous-marine : nous ne savons pas l’entendre, pas plus que nous ne savons la voir. Tout juste saurez-vous distinguer, si vous chaussez un masque de plongée, quelques petites particules flottant dans l’eau. C’est ce qu’on appelle le microbiome océanique, un univers invisible ou presque, qui regroupe un vivant foisonnant, une population mondiale de minuscules organismes ne dépassant pas le millimètre. Pour vous donner un ordre de grandeur, si vous rempl

Vous avez aimé ? Partagez-le !