C’est en se promenant sur une plage de Bretagne que le biologiste Franck Zal a résolu un problème qui bloquait les médecins depuis des décennies : celui de l’oxygénation de notre organisme. La solution ? Un simple petit ver vivant dans le sable, l’arénicole. Intrigué par sa capacité à respirer à la fois sous l’eau à marée haute et à l’air libre à marée basse, ce chercheur à Sorbonne Université va en effet découvrir que ce ver vieux de 450 millions d’années contient une molécule capable de transporter une grande quantité d’oxygène – quarante fois plus qu’un globule rouge humain –, une propriété particulièrement précieuse dans le domaine de la greffe d’organe. Le chercheur y voit immédiatement un moyen de pallier la pénurie chronique de sang dans les hôpitaux. Une quinzaine d’années plus tard, ce substitut d’hémoglobine a été utilisé dans plus de 600 greffes et transplantations. « La solution était là, sous nos yeux, depuis toujours, s’extasie le chercheur. Le vivant qui nous entoure résulte de 3,8 milliards d’années d’essais et d’erreurs. C’est un gigantesque laboratoire à ciel ouvert. Il suffit de regarder ! »

Regarder le vivant pour s’en inspirer, c’est tout le principe du « biomimétisme », une approche qui séduit de plus en plus de scientifiques, de chercheurs, mais aussi d’industriels. « Le biomimétisme, ou plus largement la bio-inspiration, consiste à observer et reproduire ce qui, dans le vivant, va nous permettre de repenser quelque chose, que ce soit dans le domaine de la technique, de l’industrie, de l’art ou même de la philosophie », explique Franck Zal. Bien entendu, le principe n’est pas nouveau. Léonard de Vinci, déjà, imitait le fonctionnement des ailes d’oiseau et de chauve-souris lorsqu’il imaginait ses machines volantes. Mais c’est depu

Vous avez aimé ? Partagez-le !