ASNIÈRES-SUR-VÈGRE. Sous le vieux pont de pierre, le courant de la Vègre étire ses algues filamenteuses, parant la rivière d’une couverture verte et éclatante. Enfouis dans le feuillage des arbres, quelques oiseaux chantent timidement le début de la journée. Les parois ocre des quelques maisons du bourg médiéval s’illuminent sous les premiers rayons du soleil, tandis qu’un chat tigré traverse la rue du Lavoir, artère principale d’Asnières-sur-Vègre. Isabelle Macé ne se lasse pas du spectacle. Depuis quatre ans, cette néo-rurale originaire des Hauts-de-Seine compte parmi les quatre cents âmes du village sarthois. Quand elle n’est pas en déplacement professionnel, cette consultante en informatique savoure le calme ambiant et la beauté de sa campagne d’adoption. « On s’installe à Asnières pour une seule raison, confie-t-elle. L’amour des vieilles pierres. » Mais si l’architecture ravit les yeux, elle ne nourrit pas l’âme. Au départ, cette citadine active supporte mal l’isolement social. Elle croise ses voisins en sortant de chez elle, mais cherche l’occasion d’établir de vraies relations. « On se disait bonjour et bonsoir, mais pas beaucoup plus. » Car ici, point de boulangerie, de bureau de poste, d’école ou d’épicerie où se rencontrer. Seul le bar associatif, ouvert uniquement l’hiver, constitue un point de rendez-vous dans l’espace public. Et inutile d’espérer sociabiliser au travail : comme d’autres villageois, elle pratique le télétravail depuis chez elle. « C’est pesant, surtout quand on est une femme, explique-t-elle. On a envie de voir autre chose que nos enfants – que l’on adore par ailleurs – et de sentir son travail valorisé. » Car les clichés ont la vie dure. Pour beaucoup, « une femme à la maison est une femme qui ne travaille pas ». 

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