Il n’a pas l’allure du maire de village traditionnel. Lunettes de soleil Ray-Ban, blazer gris sur une chemise bleu anthracite, foulard assorti. Assis à la terrasse du café de la place, sirotant un Perrier, le quinquagénaire passerait pour un citadin en week-end. Voilà pourtant vingt-sept ans que Fabien Bazin a troqué Paris pour la campagne, et dix de moins qu’il occupe le poste de maire de Lormes, une commune de moins de 1 500 habitants, aux portes du Morvan. « On pense encore à tort que la ruralité, c’est une paire de sabots ! » s’exclame-t-il, en allumant sa énième cigarette de la matinée. « C’est une vision réductrice qui a détruit la confiance d’une partie du monde rural. » Chaque jour, il s’échine à lutter contre le cliché d’une « France à la Pernaut ». Sa campagne à lui, c’est « celle qui incarne la modernité et qui se bouge ». À l’heure de l’exode citadin, Lormes est à ses yeux une terre d’avenir et il le fait savoir. Depuis un mois, le nouveau slogan de la commune est inscrit sur les camionnettes municipales : « Lormes, petite ville d’avenir ». Car, paradoxalement, pour défendre la ruralité, Fabien Bazin assume un côté urbain. « L’image de la ville est

Vous avez aimé ? Partagez-le !