Hier encore, c’était un gros mot. Aucun responsable gaulliste, chiraquien ou giscardien ne se serait déclaré de droite, par peur de passer pour conservateur, réactionnaire ou simplement ringard. 

Cette pudibonderie linguistique n’est plus de mise. Aujourd’hui, les leaders de l’UMP affichent sans complexe leur appartenance à la droite. Et, comme si ce n’était pas assez, des amis de M. Sarkozy ont créé un courant appelé « la Droite forte ». Attention : ne pas confondre avec l’extrême droite, dont personne ne se réclame, pas même le Front national. Ce terme-là reste infâmant, alors qu’un Olivier Besancenot ou une Arlette Laguiller ne se sentent pas insultés si on les qualifie de militants d’extrême gauche.

Pourtant, c’est dans l’autre sens que la langue française fait preuve d’injustice. Pourquoi dit-on d’une personne loyale qu’elle est droite, et d’une personne balourde qu’elle est gauche ? M. Mélenchon, ancien prof de français, aurait dû le dénoncer haut et fort. Eh oui, le dictionnaire, en accord avec le code de la route, donne clairement la priorité à droite ! Pour passer une bonne journée, mieux vaut ne pas se lever du pied gauche. Un homme de conviction, qui a la conscience tranquille, est droit dans ses bottes. Faut-il ajouter que mourir c’est toujours passer l’arme à gauche, jamais à droite ?

À ce propos, n’enterrons pas trop vite le Parti socialiste, devenu ambidextre, tout en étant capable ­d’oublier d’une main ce qu’il fait de l’autre. Avec le capitaine Hollande au gouvernail, il n’a pas forcément sombré en virant à tribord.  

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