Les effectifs de personnels soignants sont en France en progression constante depuis au moins une dizaine d’années, comme le révèle l’analyse statistique du Répertoire partagé des professionnels intervenant dans le système de santé (RPPS).

Cette croissance des effectifs est particulièrement marquée pour les personnels infirmiers, qui sont plus de 720 000 à exercer en 2019 – soit 100 000 de plus qu’en 2014. Dans l’hypothèse d’un maintien dans les prochaines décennies des comportements actuels et des politiques en vigueur, les projections prédisent 880 000 infirmiers en activité en 2040. Ce sont en effet plus de 26 000 diplômes d’infirmiers qui sont délivrés tous les ans, soit près de deux fois plus qu’en 2000. Si les quotas se maintiennent, l’arrivée de nouveaux praticiens compensera les nombreux départs en retraite des générations issues des quotas élevés des années 2000. Cette hausse sera largement plus importante que l’augmentation de la population et devrait ainsi accompagner les besoins croissants de soins liés au vieillissement de la population française.

Les médecins aussi sont tendanciellement plus nombreux à exercer : 227 000 en 2019, soit 10 000 de plus qu’en 2012. Avec plus de 8 600 inscriptions à l’Ordre chaque année, si ces comportements se maintiennent, les projections tablent également sur une progression sensible de leurs effectifs. Les médecins forment pourtant une population âgée : près d’un sur trois a aujourd’hui plus de 60 ans – en raison d’un numerus clausus d’abord élevé dans les années 1970 (proche de l’actuel), puis de plus en plus restreint dans les années 1980 et 1990. De nombreux départs en retraite sont donc à prévoir dans les prochaines décennies. Les générations recrutées en plus grand nombre à partir des années 2000 devraient plus que compenser ces départs. Et ces nouveaux entrants sont en train de changer le visage de la profession : en majorité des femmes (dans une profession actuellement majoritairement masculine), les jeunes médecins sont plus nombreux à choisir une spécialité, souvent en milieu hospitalier, délaissant la voie généraliste.

Ces projections montrent le dynamisme démographique des professionnels de santé. Elles requièrent que les financements soient à la hauteur pour accompagner ces effectifs croissants. Enfin, l’hôpital devra faire face à une tout autre réalité : la difficulté croissante à recruter des aides-soignants, cette profession suscitant de moins en moins de vocations. 

 

Pour en savoir plus : http://dataviz.drees.solidarites-sante.gouv.fr

 

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