Je fréquente depuis longtemps cette zone géographique, qui n’est pas seulement peuplée de musulmans. Les combattantes kurdes fascinent par leur courage, leur détermination et, comme beaucoup, je me suis enthousiasmée devant ces jeunes filles qui se lèvent, tournent le dos à leur société et donc, douloureusement, à leur famille, refusent le mariage, vont se battre et tuer, comme des hommes.

« Vous ne m’aurez pas ! » disent-elles à une tradition d’enfermement. Et il leur en faut du courage pour partir, quitter celles et ceux qui les aiment, sans retour possible. Parfois les familles les bannissent. Sinon il leur faudra des mois, voire davantage pour pouvoir revenir chez elles pendant un ou deux jours. Souvent elles doivent s’échapper, de nuit, fuir un mariage ou des frères geôliers, partir les mains vides. Ensuite, elles changeront de nom, et c’est une tout autre vie qui les attend.

Après des mois d’entraînement intensif, elles sont divisées en unités plus ou moins spécialisées et dispersées sur les lieux à « tenir ». On ne se bat pas tous les jours, loi

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