En 2040, la dépendance au smartphone était devenue le principal souci des autorités. Toutes les enquêtes scientifiques confirmaient que l’utilisation compulsive de cet appareil portait atteinte à la santé des individus. C’était même devenu l’une des premières causes de mortalité prématurée. Seule une poignée de smartosceptiques en doutait encore.

Pour rendre plus chers les terminaux de poche, une taxe anti-dépendance fut augmentée à trois reprises. Sans réussir à faire vraiment baisser les ventes. 

Les pharmacies proposaient un patch anti-smartphone. Ce timbre s’appliquait sur la peau et diffusait lentement ses effets. Mais, très vite, la dépendance reprenait le dessus, et le patch était abandonné.

On inventa des machines de substitution, pour un sevrage progressif. Elles disposaient d’un clavier, mais ne permettaient ni de téléphoner ni de communiquer par Internet. Ce smartophage ne fut adopté que par une minorité de consommateurs. 

« Le smartphone tue », affirmaient des campagnes de sensibilisation. Chaque fois qu’un utilisateur utilisait son appareil, une vidéo lui montrait un visage qui se décomposait affreusement, un crâne qui explosait, des débris de cerveau qui se répandaient sur l’écran… Mais les adultes fermaient les yeux et les enfants riaient.

« Puisqu’il est établi que le smartphone tue, je l’interdirai tout simplement », avait dit un candidat à l’élection présidentielle de 2037. Ce propos extrémiste avait beaucoup choqué, y compris dans son propre camp. C’est en réaction contre cette smartophobie que fut créé le Parti de la liberté du droit de mourir à petites touches. 

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