Malgré son indépendance obtenue en 1975, le Mozambique, à l’instar de nombreux autres États postcoloniaux, a conservé de nombreux éléments issus de la législation impériale. Parmi ces lois se trouvait l’interdiction de l’avortement, à l’exception des cas de danger de mort pour la mère.

En 2014, après une décennie de manifestations et de lobbying intense, ce dernier est pourtant dépénalisé dans ce pays d’Afrique australe. Le nouveau Code pénal stipule alors que les interruptions volontaires de grossesse devront être exécutées par des médecins habilités et dans des structures médicales spécifiques.

Cette avancée législative témoigne des lents progrès observés sur le continent

Autorisé jusqu’à douze semaines à la demande de la femme et avec le consentement de deux médecins, l’accès à l’avortement voit son délai élargi jusqu’à seize semaines dans les cas de viol et d’inceste et jusqu’à vingt-quatre semaines si le fœtus présente de graves malformations. En entérinant cette loi, le Mozambique rejoint la Tunisie, l’Afrique du Sud et le Cap-Vert dans le club très restreint des États africains ayant libéralisé l’accès à l’avortement.

Cette avancée législative témoigne des lents progrès observés sur le continent. En 2003, la signature du protocole de Maputo de l’Union africaine devait encourager les États à protéger les droits des femmes. L’élargissement des conditions d’accès à l’IVG dans ces pays a permis de faire baisser le taux de létalité par avortement non sécurisé en Afrique de 315 à 185 pour 100 000 en vingt ans. Mais la bataille reste encore largement à mener sur le continent : plus de dix États, dont l’Ouganda et la Tanzanie, n’autorisent l’IVG que pour sauver la vie de la femme. Certains, comme Madagascar, le Sénégal ou la Mauritanie, ne l’autorisent en aucun cas. 

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