Que fait celui, Gellius, qui a une folle envie de sa mère et sa sœur,
    Et passe ses nuits avec elles, sans vêtements ?
Que fait celui qui ne laisse pas son oncle être un mari ?
    Sais-tu bien qu’il commet un vrai crime ?
Ce qu’il commet, ô Gellius, n’est lavé ni par Téthys la lointaine
    Ni par Océan qui engendra les nymphes ;
Car il n’existe pas de crime qu’il puisse dépasser,
    Même si, baissant la tête, il s’avalait lui-même.


Quid facit is, Gelli, qui cum matre atque sorore
    Prurit et abjectis pervigilat tunicis ?
Quid facit is patruum qui non sinit esse maritum ?
    Ecquid scis quantum suscipiat sceleris ?
Suscipit, o Gelli, quantum non ultima Tethys
    Nec genitor Nympharum abluit Oceanus ;
Nam nihil est quicquam sceleris quo prodeat ultra,
    Non si demisso se ipse vorat capite.

 

Le Livre de Catulle de Vérone, traduit du latin par Danièle Robert, Actes Sud, « Thesaurus », 2004, lxxxviii, pp. 258-259 © Actes Sud, 2004

 

La prohibition de l’inceste s’étend dans la Rome antique à des relations non consanguines par alliance. Mais aussi aux rapports avec les vestales. Pour le poète Catulle, la fin de l’âge d’or est marquée par la transgression de tels interdits. Il tance ici le fils d’un consul, Gellius, pour qui la faute a d’autant plus d’attrait qu’elle a à voir avec le crime. 

 

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