“Simone de Beauvoir a bouleversé l’esprit des femmes anthropologues du monde entier. Beaucoup d’entre elles ont vécu la lecture de ses ouvrages comme l’élément déclencheur d’une réflexion sur la condition des femmes. Elle reste une référence qui n’a pas vieilli, même pour les nouvelles générations qui s’intéressent désormais à la diversité des féminismes, une notion absente de sa réflexion. De manière plus générale, les féministes françaises ont fortement marqué les esprits, mais leur visibilité est beaucoup moins forte aujourd’hui. La France, où le financement a manqué, a pris un grand retard dans le domaine de la recherche sur les genres, alors qu’elle partait avec des avancées théoriques très fortes. Elle se retrouve aujourd’hui à la traîne derrière des régions comme l’Amérique latine, l’Amérique du Nord ou encore l’Inde qui proposent de solides et multiples programmes d’études féministes et de genre. Berceau de figures pionnières comme Olympe de Gouges (1748-1793) et Hubertine Auclert (1848-1914), le pays est pourtant l’initiateur de courants théoriques de grandes valeurs et le foyer de nombreux mouvements féministes. Les nouvelles chercheuses françaises mériteraient davantage de reconnaissance.”

 

Propos recueillis par MANON PAULIC

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