Il se place devant le miroir au mercure écaillé et poussiéreux, constellé de chiures de mouches ; ce moment présent lui renvoie cette persistante, cette complaisante image de lui, et l’oblige à revenir aux ombres fuligineuses du passé. Examinant sa fracassante maigreur, sa déchéance, ce méchant corps d’ossature desséchée.

Le voilà qui s’étudie lentement de bas en haut : les ongles gris des pieds nus sur une natte de sisal ou de fibre quelconque, le talon sec et crevassé, les jambes purulentes aux sinistres cicatrices, le genou osseux, noirâtre, la cuisse flétrie, squameuse, le sexe dressé – oui, son membre viril est tout ce qui reste chez lui de vigueur, objet d’une jouissance parfois frénétique –, mais désormais verdâtre et fibreux, le ventre gonflé, les côtes trouant la peau comme des aiguilles ou des dagues ressortant dehors, les tétins froncés, enfoncés, les veines des bras saillantes dessinant une géographie d’insolites ruisselets, les mains rougies d’eczéma, les ongles rongés, fissurés, cannelés, le cou poreux et vilainement granuleux – ce qu’on appel

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