De loin en loin, les critiques les plus véhéments se taisent. Ce fut le cas fin décembre 1999 lorsqu’une tempête hors norme eut raison de milliers d’hectares de forêts et de pylônes EDF. Durant cette trêve de Noël, des milliers de cantonniers reprirent spontanément le travail pour dégager les routes en même temps que les techniciens d’EDF réparaient les installations électriques jetées au sol. Ce fut aussi le cas en mars 2015, quand un avion de la Germanwings fut précipité par son pilote sur le flanc d’une montagne des Alpes. Dans les heures qui suivirent, 300 gendarmes, 100 sapeurs-pompiers et des militaires démontrèrent, sur un terrain difficile, leur professionnalisme. Ce fut encore le cas lors des récents attentats à Paris ou à Nice. Aussitôt, policiers, secouristes et personnels médicaux se mobilisaient dans un élan de solidarité totale.

Dans ces moments, les fonctionnaires font l’unanimité. Eux, c’est nous ! La France, ce pays frondeur et râleur, se réconcilie avec son administration. Nous oublions durant quelques jours nos griefs, nos impatiences, nos contradictions aussi. Car si nous voulons moins de fonctionnaires pour payer moins d’impôts, nous désirons plus de médecins hospitaliers et d’infirmières pour nous soigner, plus d’enseignants pour éduquer nos enfants, plus de policiers pour nous protéger. Et nous comprenons que ce n’est pas une affaire d’additions ou de soustractions mais d’organisation, de concertation, de compétences. Cela s’appelle la réforme. Faisons en sorte que ce mot ne devienne pas un gros mot. 

 

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