La maîtrise du temps est décisive pour conduire des transformations lourdes. Je suis resté onze ans à la tête de La Poste, de 2002 à 2013, une durée dont n’avaient pas bénéficié mes prédécesseurs – quatre en dix ans. Faute de continuité notamment, La Poste avait pris du retard dans la modernisation ; sa qualité de service était médiocre ; ses résultats ne lui permettaient pas de financer son développement. Le groupe employait 300 000 personnes, fonctionnaires pour l’immense majorité. 

Ces onze années à La Poste m’ont pourtant convaincu d’une chose : réformer, c’est possible. Les collaborateurs ne sont pas contre le changement mais contre le changement qu’ils ne comprennent pas. J’ai passé beaucoup de temps à donner du sens : pourquoi changer de métiers ? De façons de travailler ? Pourquoi changer de statut ? Très fiers d’appartenir à La Poste et très attachés au service public, les salariés admettent volontiers que le statu quo n’est pas une option. Cette entreprise a quatre cents ans : les changements, elle connaît !

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