HAUTE-VIENNE. Lorsque la trésorerie de son village a fermé, Jacques s’est adapté. Pour payer ses impôts, il ne se déplace plus, il envoie son chèque. Quand le bureau de poste a réduit ses horaires d’ouverture au public de moitié, il s’est résigné à un « service au ralenti ». Mais depuis que la gendarmerie a déménagé l’été dernier, ce retraité de 72 ans est inquiet. « Ce n’est pas la même chose, dit-il, l’air rembruni derrière ses lunettes et sa moustache blanche. Avec le départ des gendarmes, c’est une institution qui part. » 

Situé en Haute-Vienne, à l’ouest du Limousin, Saint-Mathieu fait partie de ces nombreux villages de campagne touchés par la fermeture des services publics. L’an dernier, les contraintes budgétaires imposées par l’État ont accéléré le regroupement des services, ou leur transfert vers des communes plus peuplées. Les six gendarmes locaux sont désormais affectés à une caserne à une vingtaine de kilomètres de là. Leur présence dans le village a pris la forme de patrouilles et d’une permanence dans les locaux de la poste, tous les vendredis, de 10 heures à midi. 

Mais ces nouvelles dispositions ne satisfont pas les 1 100 habitants de la commune. La plupart sont des retraités. « Ça nous a beaucoup perturbés, déclare Jacques, qui préside le Club des aînés, une association locale qui compte quelques centenaires parmi ses membres. On ne se sent pas en sécurité. » Ils ne sont pas le

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