RHÔNE. La nuit commence à tomber sur le village de Chaussan, au pied des monts du Lyonnais. Dominique Viannay remonte le chemin qui mène à l’un de ses champs. Ce soir, on annonce des températures très basses, il faut bâcher les scaroles avant qu’elles ne gèlent. À 55 ans, le maraîcher est propriétaire d’une petite exploitation de trois hectares. Il cultive avec l’aide de Françoise, sa femme, et de Nicole, leur salariée, une dizaine de variétés de légumes et de plantes, des carottes aux pommes de terre, en passant par les épinards, les oignons blancs, les bettes, les petits pois, les haricots cocos, les herbes aromatiques et la verveine. Dominique ôte soudainement la main de sa poche. « Regardez, là-haut, dit-il en pointant du doigt une buse surgissant de derrière une colline sur un ciel nuageux. C’est une collègue de travail ! » 

Pour ce maraîcher, l’écosystème est un allié dont il faut prendre soin. Les buses débarrassent les champs des rongeurs, les mésanges grignotent les insectes. Protéger cette faune lui permet d’exclure de ses pratiques l’utilisation de désherbants, d’insecticides et de fongicides chimiques. À ses yeux, « la noblesse du métier, c’est de négocier en permanence avec le vivant ». Autour de ses champs, il a construit des nichoirs. « Pour aller chasser les chenilles sans devenir la proie des faucons, les mésanges ont besoin d’une zone de repli à moins de 35 mètres. » OGM, culture hors-sol et boues d&r

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