Tout le monde se réclame désormais du général de Gaulle, même l’extrême droite. S’il revenait sur terre – il ne faut jamais rien exclure –, le fondateur de la Ve République constaterait avec plaisir que l’idée de planification est de retour en force. Mais comprendrait-il un traître mot à la planification écologique ? Le brillant auteur des Mémoires de guerre, l’excellent connaisseur de la langue française se heurterait à des termes étranges, mystérieux, qui ne figuraient dans aucune de ses lectures.

Avant de s’étendre sur le développement durable, la comptabilité carbone ou la diplomatie climatique, il faudrait lui raconter les gaz à effet de serre, avec des images simples : les cheminées d’usines, les pots d’échappement des automobiles, les pets de vache, le thermomètre qui grimpe, la mer qui monte…

L’homme du 18 Juin s’étonnerait sans doute que les objectifs fixés visent systématiquement la nullité : zéro déchet, zéro pollution

Sans l’aide d’un dictionnaire, le Général ne serait pas en mesure de lire le programme des Verts, qui réclament un impôt climatique sur la fortune ou la fin de l’impunité des écocides. Les demandes de Jean-Luc Mélenchon seraient, elles aussi, du chinois : il faudrait lui expliquer calmement, sans l’énerver, ce que serait un tribunal international de justice climatique ou un traité de non-prolifération des énergies carbonées.

L’homme du 18 Juin s’étonnerait sans doute que les objectifs fixés visent systématiquement la nullité : zéro déchet, zéro pollution, zéro carbone, zéro déforestation, zéro artificialisation des sols… On évitera de lui dire que l’un de ses successeurs a été condamné pour inaction climatique. Et ne lui parlons surtout pas de planification citoyenne : il risquerait de tourner les talons, remonter au ciel et nous laisser en plan. 

Vous avez aimé ? Partagez-le !