Notre air est composé à 99 % d’oxygène et d’azote, mais aussi de polluants d’origine naturelle ou humaine. Pour l’OMS, la pollution de l’air est « la contamination de l’environnement intérieur ou extérieur par un agent chimique, physique ou biologique qui modifie les caractéristiques naturelles de l’atmosphère ». Mais de quoi est-elle exactement constituée ? « De tout ! » explique Sébastien Vray, cofondateur de l’association Respire, avant de rappeler qu’il faut considérer l’air comme de l’eau : « Dans l’eau on peut tout mettre. Et si nous buvons 2 litres d’eau par jour, nous respirons 15 000 litres d’air par jour... »

Il existe deux grands types de polluants : les matières solides et les matières gazeuses. Sur le site de l’OMS sont détaillés les polluants les plus fréquents : les matières particulaires, le monoxyde de carbone, l’ozone, le dioxyde d’azote et le dioxyde de soufre... 

 

Les matières particulaires (MP)

Elles sont considérées aujourd’hui comme les plus nocives pour la santé. Ces résidus majoritairement issus de combustions incomplètes peuvent accrocher d’autres polluants, et notamment les polluants chimiques (perturbateurs endocriniens, métaux lourds, pesticides, etc.) que l’on retrouve dans l’atmosphère. Les deux principaux secteurs qui participent à l’émission de ces matières sont, d’une part, l’agriculture et la sylviculture (47 % des émissions de particules en 2013, avec l’usage d’engrais et les écobuages) et, d’autre part, l’industrie manufacturière (16 % en 2013, notamment le secteur de la construction et du BTP). Viennent ensuite l’exploitation des carrières, les transports et la biomasse, les sources naturelles d’émission de particules variant fortement en fonction des conditions climatiques et naturelles (érosion éolienne, feux de forêt, éruptions volcaniques, pollens, etc.). Si la composition des matières particulaires dépend de leur origine, on y retrouve en général des sels (sulfates, nitrates, ammonium, chlorure de sodium, etc.), des composés carbonés organiques, des éléments traces tels que des métaux lourds, et du carbone suie. Leur dangerosité est inversement proportionnelle à leur taille, les plus nocives étant les particules dont le diamètre est inférieur à 10 micromètres (PM10) – notamment les particules fines (PM2,5) dont le diamètre est inférieur à 2,5 micromètres.

 

L’ozone (O3)

Ce gaz donne son nom à la couche protectrice de la stratosphère où sa concentration est proportionnellement plus élevée que dans les autres couches de l’atmosphère, mais celui qu’on trouve au niveau du sol est extrêmement nocif. Issu de réactions photochimiques entre divers polluants tels que les oxydes d’azote (NOx) et les composés organiques volatils (COV) émis pour l’essentiel par les véhicules et l’industrie, il constitue l’un des principaux composants du smog photochimique. 

 

Le dioxyde d’azote (NO2)

Ce gaz toxique provient majoritairement de la combustion générée par les activités humaines (chauffage, production d’électricité, moteurs des véhicules). Jusqu’à 40 fois plus toxique que le monoxyde de carbone (CO) et 4 fois plus que le monoxyde d’azote (NO), il pénètre en profondeur dans les poumons. Les oxydes d’azote sont essentiellement issus des combustibles fossiles et de quelques procédés industriels (production d’acide nitrique, fabrication d’engrais, traitement de surface, etc.). Ils participent à l’acidification de l’air, et donc des pluies (en contribuant à la formation d’acide nitrique).

 

Le dioxyde de soufre (SO2)

Ce gaz incolore à l’odeur piquante affecte les voies respiratoires, altère le fonctionnement des poumons et irrite les yeux. Ses émanations sont dues, dans la nature, aux volcans. Les émissions liées aux activités humaines résultent de l’usage de combustibles fossiles soufrés (charbon, lignite, coke de pétrole, fioul lourd, fioul domestique, gazole, etc.). Chauffage domestique, production d’électricité ou véhicules à moteur en sont donc les principaux responsables. Quand le dioxyde de soufre se mélange à l’eau, il produit de l’acide sulfurique, composant que l’on retrouve en majorité dans les pluies acides à l’origine des phénomènes de déforestation.

 

Le monoxyde de carbone (CO)

Ce gaz provient de la combustion incomplète de combustibles ou de carburants. Il est produit par les petites installations mal réglées (cheminées individuelles par exemple), mais aussi par certains procédés industriels, qui entraînent des rejets, ou encore par les véhicules automobiles.

 

Ajoutez à cela l’ensemble des métaux lourds (arsenic, cadmium, chrome, cuivre, mercure, nickel, plomb, sélénium et zinc) issus des matériaux de construction ou de la combustion de certains combustibles, et les polluants organiques persistants (PCDD-F, HCB, PCB, HAP) provenant de la combustion également ou de l’application de pesticides, et le tableau, peu reluisant, est à peu près complet... 

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