« Une forme de fatalisme s’installe et c’est le plus grand danger »
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Comment analysez-vous l’état d’esprit actuel dans le monde de la culture ?
Avant l’été dernier, nous étions portés par un élan assez fort. Les problèmes à régler en urgence étaient surtout d’organisation et de répartition financière. Depuis la rentrée de septembre, on voit se produire une superposition de ces problèmes concrets et de questions d’une autre nature : un certain nombre de personnes décrochent, des artistes mais aussi des techniciens et des citoyens parmi lesquels nous comptons notre public. C’est un phénomène qui nous échappe. Ces deux ou trois derniers mois, nous avons reçu de nombreux messages de nos fidèles spectateurs qui expriment la même lassitude que celle vécue par les professionnels de la culture. Une forme de fatalisme s’installe, c’est là où se situe le plus grand danger.
Faut-il rouvrir d’urgence les lieux culturels ?
La question est complexe. En tant qu’individu, j’aimerais beaucoup. En tant que responsable d’un établissement public, je dirais qu’on doit rouvrir mais que je ne peux pas en donner le signal officiel. Il ne s’agit pas pour moi d’attendre une décision administrative, je n’attends rien que je ne sois pas capable d’assumer d’une certaine manière. Même si, majoritairement, le corps social souhaite la reprise, je suis obligé de tenir compte de ceux qui, y compris au sein de nos équipes, considèrent que les risques sont là, pas forcément dans le cas particulier de la Philharmonie mais dans l’espace public en général.
Les conséquences du confinement s’aggravent pourtant pour la culture ?
Je vois bien tout ce qu’il va falloir reprendre après la pandémie, les liens sociaux qu’il faudra retisser… La profondeur de la blessure va rendre la convalescence plus difficile. Mais je ne peux faire fi des situations... Même si, par chance, à la Philharmonie, nous avons connu très peu de cas signalés et que ces cas se sont plutôt révélés dans l’espace personnel, cela ne suffit pas à ce que je décrète qu’il n’y a aucun problème. Je pourrais le dire comme un slogan réducteur parce que globalement, je pense qu’effectivement, il n’y a pas énormément de problèmes dès lors qu’on prend beauco
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