Maintenir l’augmentation de la température du globe sous les 2 °C. Si l’on devait résumer en une phrase l’enjeu des négociations climatiques, telle en serait la formulation. Pour cause : depuis 1880 la température moyenne du globe terrestre a augmenté de 0,85 °C. Mais depuis 2000, nous enregistrons chaque année des records de température : jusqu’à la fin du siècle, les différents travaux scientifiques prévoient un réchauffement supplémentaire allant de 0,3 à 4,8 °C.

Pour la majorité des spécialistes du climat, le seuil de 2 °C de réchauffement moyen est celui en dessous duquel nous pouvons encore nous adapter et maîtriser les événements. Au-delà, les impacts seront catastrophiques : les gaz à effet de serre (CO2, méthane, dioxyde d’azote), en s’accumulant dans l’atmosphère, bloquent l’énergie solaire et l’empêchent d’être réémise vers l’espace. La quantité supplémentaire d’eau évaporée renforce l’effet de serre tout en générant une pluviométrie plus importante dans les régions humides, et plus faible dans les régions arides. « La part de la population mondiale confrontée à des pénuries d’eau ou affectée par d’importantes inondations va s’accroître avec le niveau du réchauffement au xxie siècle », rappelle le dernier rapport du GIEC. En France, le réchauffement observé a été proche de 1 °C au siècle dernier. Dans les régions polaires, le réchauffement se situe entre 2 et 4 °C.

Ce seuil de 2 degrés a été adopté comme objectif politique lors du sommet de Cancún en 2010. Pour s’en approcher, il faudra réduire de 40 à 70 % les émissions mondiales de gaz à effet de serre entre 2010 et 2050, puis atteindre une neutralité carbone d’ici 2100. Les solutions ? Abandonner les énergies fossiles, économiser l’énergie, préserver la forêt... Obstacle de taille mentionné par le climatologue Jean Jouzel en novembre 2014 dans une interview au magazine en ligne GoodPlanet Info : « Les réserves d’énergies fossiles pas encore exploitées contiennent 5 000 milliards de tonnes de CO2 ; or, pour rester sous la barre des 2 degrés, il ne faut pas en consommer et en rejeter plus de 1 000 milliards de tonnes. »

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