Depuis les origines, le paysan est le travailleur de la terre. Mais la modernité a apporté un changement radical. On a tourné la page d’une très longue histoire agraire et le paysan a fini par faire figure d’attardé de l’évolution. À ce mot tenu pour péjoratif de paysan, on a préféré le terme d’exploitant agricole qui correspond à une approche technicienne de la vie. Cette dépréciation concerne aussi la terre. Elle est l’élément de base qui nourrit les humains, qui nourrit les végétaux qui nourrissent à leur tour les animaux. Si la terre meurt, tout meurt, tous les processus sont arrêtés, la vie ne se propage plus.

Cette réalité est de notoriété publique et universelle. Dans nos sociétés pourtant, la terre subit une relégation insupportable par la voie d’une agronomie qui la réduit à un simple substrat qu’on remplit de substances, fabriquées bien sûr en usine. En infligeant ces traitements au sol pour qu’il nous nourrisse, on a rompu avec les lois générales qui président à la vie depuis toujours. On s’est empressé d’oublier la formule de

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