La machine infernale est en route. Sifflante, grondante, crachante, elle fait trembler le monde et laisse derrière elle misère et désolation. Alors que l’année n’est pas encore achevée, 2017 bat déjà tous les records en matière de migrations climatiques : plus de quarante millions de personnes ont été contraintes à se déplacer, quatre fois plus que les populations touchées par les conflits armés. Une gigantesque transhumance qui devrait, hélas, s’aggraver encore à chaque poussée du mercure. Premiers touchés par ce changement d’air qu’ils n’ont pas provoqué, les pays du Sud en sont doublement les victimes. Car ce n’est pas tout de voir sa maison balayée par les vents, ses champs brûlés au soleil, son pays noyé par la mousson et la montée des eaux. Il faut encore souffrir de voir ses droits bafoués, sur l’autel de conventions dépassées. À l’heure actuelle, aucune norme ne protège les migrants climatiques, aucun accord ne leur permet de demander l’asile ni le salut. Aux yeux du droit international, ils sont aussi invisibles que l’ennemi qui leur est opposé. Situation intenable dans un monde rendu inhabitable. En septembre 2018, l’ONU doit adopter un pacte mondial sur les réfugiés, censé définir le plan d’action global pour les années à venir. L’occasion serait belle d’offrir enfin un cadre juridique à ces populations sacrifiées. L’affaire ne sera pas simple, elle demandera de la volonté. Mais après tout, il n’y a pas que le climat qui doive changer. 

 

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