Les Chinois, qui accusent Donald Trump de les entraîner dans « une nouvelle guerre froide », savent de quoi ils parlent. N’est-ce pas l’un de leurs ancêtres qui en a inventé le concept ? « L’art de la guerre est de soumettre l’ennemi sans combat », affirmait le général Sun Tzu il y a vingt-sept siècles. Les États-Unis ont eu la peau de l’Union soviétique sans tirer une seule cartouche sur le Kremlin. Drôle de guerre ! Les deux superpuissances accumulaient les armes de destruction massive pour éviter de s’en servir. Le conflit qui les opposait n’avait pas commencé par une déclaration de guerre et ne s’est pas terminé par un traité de paix.

Qu’entend-on par « froide » ? La géopolitique défie parfois les lois de la physique. Dans les années 1950 et 1960, la bipolarisation ne se traduisait pas nécessairement par un froid polaire. C’est, au contraire, quand les esprits s’échauffaient que la température des relations internationales descendait au-dessous de zéro. Par la suite, le dégel soviétique n’a pas fait fondre les préventions de l’Amérique à l’égard de l’URSS. Il a fallu attendre 1989 : la chute du mur de Berlin, laissant passer les vents d’ouest, a permis un réchauffement climatique qui nous rassurait sur l’avenir de la planète.

Après avoir fait des risettes à Xi Jinping, le bouillant Donald Trump s’adresse à la Chine de manière glaçante. À force de jouer avec le thermomètre, il va finir par le casser. En face, ce ne sont que sourires crispés et demi-vérités. On fait trop d’affaires ensemble pour se fâcher tout à fait. Un jour on s’embrasse, un autre on se menace. Ce n’est pas exactement la douche écossaise : il fait froid et chaud en même temps. Serions-nous entrés dans une guerre tiède ?  

 

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